Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques

Portraits d’ultramarins – Evelyne Geromey

Novembre 2023 – Evelyne Geromey, responsable du poste de police de la commune du Lamentin, Martinique

 

Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre activité professionnelle ?

Je suis policière municipale et responsable du poste de police de la commune du Lamentin en Martinique (97232) . Sous l’autorité du maire, j’exécute les missions relevant de leur compétence en matière de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques ( CGCT). Je suis chargée d’assurer l’exécution des arrêtés de police du maire et de constater, par procès-verbaux, les contraventions à ces arrêtés dans les conditions prévues par le code de procédure pénale (article 21-2), ainsi qu’aux dispositions des codes et lois pour lesquelles compétence leur est donnée. J’assure l’encadrement des membres du cadre d’emplois des agents de police municipale, dont je coordonne l’activité.

Activités du responsable de la police municipale

  • Participation à la définition des orientations de la collectivité en matière de prévention et de sécurité publique
  • Organisation du service de police municipale
  • Coordination du centre de supervision urbain (CSU)
  • Participation aux cérémonies officielles de la collectivité

Savoirs et savoir-faire du responsable de la police municipale

  • Cadres réglementaires  : acteurs et dispositifs de la sécurité publique ; vidéoprotection ; prévention des risques industriels et technologiques, risques naturels et risques sanitaires, cadre européen des politiques de sécurité publique
  • Prérogatives de la police municipale, des acteurs internes et externes en matière d’intervention
  • Techniques de diagnostic, d’analyse et de raisonnement tactique, de gestion de crise, de résolution des conflits et de médiation; de commandement des interventions
  • Typologie des risques et procédures d’urgence
  • Prévention de la sécurité routière
  • Logiciels métier

Savoir-être du responsable de la police municipale

  • Expérience de direction d’un service de police municipale
  • Capacités managériales
  • Connaissance des politiques publiques en matière de sécurité et de prévention, des acteurs et des dispositifs
  • Qualités relationnelles

Quelles raisons vous ont poussées à rejoindre le GTOM de l’AFPCNT ?

J’ai suivi une formation diplômante,  co-organisée par le CNFPT et l’école d’ingénieurs EISTI de Paris, le DU RISK MANAGER.  Notre monde étant de plus en plus complexe et incertain, le manager des risques trouve sa place au sein d’une organisation qui a besoin de performances et devient un outil d’aide à la décision. Il peut ainsi proposer un ensemble de pratiques qui aidera, dans le cas de la collectivité, à mieux connaitre et comprendre les risques et à mesurer leur importance pour mieux les traiter. Concevoir des outils adaptés à la nature du risque implique de cerner correctement ce risque, les actions à mettre en place, leur but et leurs effets. Après avoir soutenu mon mémoire et obtenu mon diplôme, c’est tout naturellement que, aidée par mon directeur de mémoire, Monsieur F.BRACHET, je me suis orientée vers cette association qui œuvre dans le domaine de la prévention en matière de risques majeurs. Cela me permet d’approfondir mes connaissances, échanger avec des collègues ultramarins autour de problématiques similaires et d’améliorer nos pratiques.

 

Selon vous, comment pouvons-nous améliorer la culture du risque sur le territoire de la Martinique ?

La culture du risque au sens strict est la connaissance qui permet aux acteurs d’adopter des comportements adaptés en cas de catastrophe. Dans les Antilles françaises, des acteurs divers, publics notamment, contribuent par la prévention à forger cette culture au sein de la population. Pourtant, si les risques sont présents et visibles dans le paysage et dans le quotidien, un effet d’accoutumance tend à favoriser des comportements individuels de déni.

 

Quel est le rôle des collectivités en matière de culture du risque et de résilience des populations ?

La résilience c’est se relever après un échec, une blessure et avancer. Après un ouragan, un tremblement de terre, un attentat, un accident de la route ou encore une maladie grave, l’être humain peut rebondir. Cela est difficile mais chaque victime peut trouver la force de continuer à vivre. Si les formations et les fiches techniques permettent une meilleure analyse et implication de tous, face au désengagement de l’Etat et à la place centrale occupée désormais par le maire dans le cadre de la culture du risque, la municipalité se doit de réagir de façon visible. Pour les élus de la collectivité, la mission cruciale est de réduire les risques. Si cela a été initié dès les années 1980, c’est la Collectivité Territoriale de Martinique qui poursuit sur la lancée. Donc la culture du risque est bien prise en compte sur notre territoire.

 

Un sujet que vous aimeriez aborder dans le cadre des activités du GT

Pour le moment les thèmes abordés doivent être approfondis et je n’ai pas encore de sujet à proposer. Je participerai donc à ceux dont on a déjà fait l’entame.

Un sujet possible est celui du risque attentat (sujet de mon mémoire ) et qui fait défaut dans les régions ultramarines car non confrontées à cette problématique.