Un manque de connaissance des risques…
En France, la moitié des communes sont confrontées à au moins un risque, en l’occurrence celui d’inondation – il faut dire que les cours d’eau, à plus ou moins grand débit, sont nombreux. Et pourtant ! Selon une étude réalisée par l’IFOP pour l’AFPNCT (dans le cadre du projet associatif sKarabée), près d’un métropolitain sur deux (45 %) déclare que son logement n’est exposé à aucun risque naturel ou technologique – ils ne sont que 25 % dans ce cas du côté des ultramarins.
L’étude va plus loin en termes d’identification d’un manque de connaissance des risques : 23 % des métropolitains, soit près d’un sur quatre, indique ne pas savoir si son logement est exposé à un risque naturel ou technologique (13% des ultramarins seulement). Or, chaque habitant d’une commune doit, qu’il soit propriétaire ou locataire, se voir remettre un document d’information sur les risques auxquels il peut être confronté, et ce dès la remise des clés !
Ils savent, d’ailleurs, vers qui se tourner pour obtenir des informations : 65 % des métropolitains et 63 % des ultramarins considèrent en effet que c’est aux mairies qu’incombe la charge d’informer les habitants quant aux risques naturels et technologiques auxquels ils sont soumis. Notons, à ce sujet, que beaucoup (39 % des métropolitains et 50 % des ultramarins) citent les préfectures pour cette mission, signe qu’ils estiment aussi que l’État a un rôle important à jouer en la matière.
… et des bons gestes à adopter
De même, les Français vivant en Métropole le concèdent : ils ne se sentent pas assez informés sur les bons gestes à adopter en cas d’événement climatique ou industriel. Ainsi, seuls 29 % d’entre eux estiment qu’ils sauraient quoi faire dans un tel moment. Et ils ne sont que 43 % à avoir déjà reçu, au cours de leur vie, des informations préventives face aux risques naturels et technologiques – principalement par le biais de la télévision.
Une nouvelle fois, la différence entre les territoires métropolitains et ultramarins – que l’on peut expliquer par un risque plus grand hors de la France métropolitaine – est marquée :
– 55 % des ultramarins se sentent suffisamment informés sur les bons comportements à tenir en cas de catastrophe industrielle ou d’événement climatique majeur ;
– 73 % des ultramarins ont été informés de la bonne conduite à tenir.
Des Français « pas assez préparés »
Résultat ? 80 % des métropolitains et 82 % des ultramarins estiment que les Français, dans leur ensemble, ne sont pas assez sensibilités à la gestion des risques et à la prévention des catastrophes. Ils sont respectivement 73 % et 71 % à considérer que le pays n’est pas préparé à faire face à une catastrophe naturelle ou industrielle. Ils reconnaissent donc des lacunes personnelles en matière de gestion de ces événements et observent la dangerosité de cette situation… mais, paradoxalement, ils sous-estiment le rôle de la prévention. En effet, 44 % des métropolitains et 53 % des ultramarins considèrent qu’en ce qui concerne la gestion des risques, le plus important reste de pouvoir intervenir rapidement… et que la prévention n’est pas très efficace. Il faut dire qu’ils sont, tous territoires confondus, un sur trois seulement à juger que l’intervention des pouvoirs publics en matière de prévention des risques majeurs est satisfaisante !
Pour plus d’un Français vivant en métropole sur deux (54%), le principal risque auquel les logements sont exposés sont les risques climatiques et météorologiques (canicule, froid, neige, sécheresse, grêle…), devant les tremblements de terre (31%) et les mouvements de terrain (28%). Les ultramarins insistent, surtout, sur les risques de cyclone et d’ouragan (77%), devant les tremblements de terre et les mouvements de terrain.
Peu de mesures préventives
De fait, l’idée d’adopter des mesures préventives face aux risques naturels et technologiques n’a que peu traversé l’esprit des Français vivant en métropole. Ils ne sont que 12 % dans ce cas, contre 33 % des Français ultramarins. Et parmi ces minorités, respectivement 64 % et 57 % (seulement !) pensent qu’elles sont suffisantes pour se protéger en cas d’événement naturel ou technologique.
Il faut dire que les mesures de prévention adoptées, le cas échéant, restent assez légères :
– 32 % des personnes interrogées vivant en France métropolitaine) ont préparé un kit d’urgence leur permettant de tenir 72 heures avant l’arrivée des secours (54 % des ultramarins) ;
– 29 % pratiquent un débroussaillage de leurs terrains (28 % chez les ultramarins) ;
– 27 % consultent régulièrement les sites de référence (Géorisques, Vigicrues, Météo-France…) en Métropole, contre 35 % des ultramarins.
Des Français demandeurs d’une meilleure information
Pour lutter contre les effets potentiels d’une catastrophe naturelle ou technologique, les Français souhaitent malgré tout être mieux préparés. Ainsi, 44 % des métropolitains et 48 % des ultramarins aimeraient être aidés dans la mise en place d’actions préventives grâce à une aide financière (comme des subventions ou un crédit d’impôts). Et ils sont respectivement 42 % et 38 % à vouloir bénéficier d’un accompagnement technique pour ces mesures de prévention.