Culture du risque : en matière de prévention, qui fait quoi en France ?

La prévention des risques naturels est, en France, un enjeu majeur, que la réglementation attribue à différents acteurs. En effet, ce n’est pas le même organisme qui va être cherché de l’analyse des risques auxquels sont soumis les territoires, de la maîtrise des constructions, ou encore de l’évaluation des retours d’expérience ! Alors, en France, qui fait quoi pour réduire les impacts potentiels d’un événement naturel majeur ? Réponse tout de suite.

Au sommaire

La connaissance des aléas

En France, la prévention des risques naturels passe tout d’abord par l’amélioration des connaissances en matière d’aléas et de risques majeurs. Cette dimension concerne également la connaissance des acteurs et des moyens d’actions disponibles en cas d’événement important sur le territoire.
C’est donc l’État qui a la responsabilité légale d’évaluer ce risque, de collecter l’information et d’assurer sa transmission. Une responsabilité qui doit notamment permettre d’établir une cartographie des aléas.

La surveillance des phénomènes potentiellement dangereux

L’objectif de la surveillance des phénomènes naturels potentiellement dangereux (pour les vies humaines comme pour les infrastructures) ? Anticiper un événement majeur, afin d’être en mesure d’informer et d’alerter, dans les plus brefs délais, la population, et de préparer la gestion de crise.
Cette surveillance passe notamment par les données météorologiques, avec différents dispositifs d’analyses et de mesures, ainsi que de nombreux services départementaux, régionaux ou nationaux (comme les différents Services de Prévision de crues). S’y ajoute, la surveillance des mouvements de terrain.

L’information préventive

L’information préventive doit permettre à chaque citoyen d’avoir conscience de son niveau d’exposition aux risques naturels et de ses moyens d’actions. Elle est de la responsabilité des mairies, qui doivent communiquer à toute personne susceptible de s’installer sur leur territoire les risques liés. Elles mettent par ailleurs en œuvre différents outils pour entretenir la mémoire du risque, afin d’une part de faire en sorte que ces moments difficiles ne soient pas oubliés, et d’aider la population à adopter des comportements adaptés.

La maîtrise de l’urbanisation

Là encore, le rôle du maire est central dans la prévention des risques. Et pour cause : la maîtrise de l’urbanisation des territoires fait partie des outils les plus efficace pour réduire les dommages engendrés par un risque, en particulier dans les zones soumises à un aléa.
Pour cela, les mairies disposent d’un outil phare, le Plan de Prévention des Risques. C’est à travers ce documents qu’elles vont réglementer l’utilisation des sols, selon les risques auxquels ils sont soumis, en allant de l’interdiction de construire à l’autorisation de construire sous certaines conditions.

La réduction du risque

Pour agir sur la vulnérabilité des biens et des populations, les collectivités territoriales partagent la responsabilité du développement de programmes d’actions spécifiques, pour les inondations par exemple, ou encore pour le débroussaillement des zones boisées. Elles peuvent aussi inciter les particuliers et professionnels à mener des travaux de renforcement parasismiques. Pour cela, elles bénéficient d’aides financières particulières, dans le cadre du fonds de prévention des risques naturels.

La préparation aux événements

Sur ce point, la réglementation est claire : la préparation aux événements naturels majeurs est du ressort du maire, premier responsable de la sécurité des personnes et des biens sur le territoire de sa commune. Le maire doit ainsi mettre en place et peaufiner, au fil des événements, un Plan Communal de Sauvegarde (PCS), qui va identifier :
– Les mesures immédiates de protection des personnes ;
– Le mode de diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité ;
– Les moyens disponibles pour les services de secours ;
– Les mesures d’accompagnement et de soutien de la population.
Le PCS n’est pas une option : au contraire, depuis le 3 septembre 2005, il est obligatoire pour chaque commune qui dispose d’un PPR approuvé. Selon les communes et les équipements dont elles disposent, un plan particulier de mise en sûreté peut en parallèle être créé dans certains établissements : écoles, campings et musées notamment.


BON À SAVOIR

La responsabilité administrative de la commune peut être engagée

en cas d’inondation ou de submersion marine, si un tribunal estime que celle-ci n’a pas effectué les actions appropriées pour réduire ces risques.


Le retour d’expérience

Les collectivités territoriales, s’appuyant sur leurs différents services, doivent mettre en place une démarche de retour d’expérience sur les risques naturels, afin d’apprendre des événements passés pour mieux réagir lors d’une crise future. Elles doivent ainsi analyser les causes et mettre en place des actions correctives afin d’éviter que ces événements ne se reproduisent, afin de réduire les risques et d’améliorer la sécurité des personnes et des biens. Le tout, en assurant la protection de l’environnement et en réduisant le coût des catastrophes.

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