B.A.-BA : les risques naturels et technologiques

Dans un monde en constante évolution et menacé par le changement climatique, la compréhension des risques, qu’ils soient naturels ou technologiques, auxquels nous sommes exposés revêt une importance capitale. Mais que sont ces risques ? Quelles formes prennent-ils, et quelles conséquences peuvent-ils avoir sur les infrastructures de nos sociétés ? Qui est responsable de leur gestion ? Comment améliorer nos connaissances de ces événements aux conséquences potentiellement majeures ? Faisons le point.

Au sommaire

Les risques naturels

Les risques naturels sont très variés. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, ils peuvent être indirectement liés à l’activité humaine, notamment s’ils sont causés par le changement climatique. Ainsi, en France métropolitaine, on distingue plusieurs types de risques naturels :
– La sécheresse. Il s’agit d’un épisode de déficit en eau, d’une durée plus ou moins longue, affectant les sols, la faune, la flore, les activités humaines…
– Les risques littoraux. Vagues géantes, submersion marine liée à une tempête… Près des côtes, le risque est loin d’être nul. C’est d’autant plus vrai que le changement climatique peut avoir des conséquences catastrophiques pour les territoires, en causant une élévation générale du niveau des mers.
– Les mouvements de terrain. Il s’agit d’un risque d’origine naturelle et/ou anthropique, caractérisé par le déplacement des sols et sous-sol. Lorsqu’ils se produisent, ce sont quelques millions de mètres cubes qui subissent un changement de position.
– La canicule, qui se définit par de très fortes chaleurs le jour et la nuit, et ce pendant au moins trois jours consécutifs.
– Les feux de forêt. S’ils peuvent être d’origine humaine (et donc, criminelle), les feux de forêt sont avant tout liés aux épisodes de sécheresse.
– Les inondations. Elles peuvent être liées à des épisodes pluvieux exceptionnels, faisant déborder les cours d’eau ou saturer, rapidement, les égouts des villes. Elles peuvent faire des victimes et avoir des conséquences importantes sur les infrastructures.
– Les tempêtes. En France, elles peuvent être « océaniques » (elles touchent alors principalement les régions de l’ouest) ou « méditerranéennes » (ce sont celles qui touchent le Sud-Est et le Massif central).
– Les séismes. Si la France métropolitaine se trouve dans une zone de sismicité « faible à modérée », avec une magnitude maximale de cinq, les territoires d’outre-mer sont beaucoup plus exposés. En effet, la Guadeloupe et la Martinique, par exemple, sont placées en zones « fortes ».
– Les avalanches. Elles sont causées par une instabilité du manteau neigeux, pouvant avoir plusieurs origines (histoire météorologique, qualité de la neige, forme du relief, intervention extérieure…).


En France, 5 millions d’habitants et 850 000 emplois sont directement exposés au risque de submersion marine.

5M

Les risques technologiques

Il existe de nombreux risques technologiques en France et en Europe. Citons notamment :
– Le risque minier. Ce secteur fournit des matières premières à de nombreuses industries indispensables, mais présente des risques importants pour la sécurité des biens et des personnes, ainsi que de l’environnement. L’extraction minière peut ainsi polluer l’eau libérer des substances toxiques dans l’atmosphère, et causer des effondrements de mines et des explosions. Elle est néanmoins strictement encadrée : les normes de sécurité liées sont très strictes, avec une surveillance indépendante de tous les instants.
– La rupture de barrage. Un tel événement peut entraîner des dégâts majeurs, comme de nombreuses pertes de vies humaines et la destruction de biens et équipements publics.
– L’accident industriel. Usines chimiques, pétrolières, centres de traitement… Les sites industriels présentent des risques considérables (fuites de produits, explosions, contamination de l’environnement…) et peuvent entraîner des blessures graves, des décès et une pollution environnementale.
– L’accident nucléaire. Il s’agit du risque technologique le plus redouté, avec des conséquences potentiellement cataclysmiques sur une large zone géographique. Ces installations peuvent ainsi libérer de très importantes quantités de radiation et détruire des villes entières.

À la croisée des chemins : les risques NaTech

Au-delà des risques naturels et des risques technologiques, il existe un troisième type de danger : le risque NaTech. Contraction de « NAturel » et de « TECHnologique », il désigne l’impact qu’une catastrophe naturelle peut engendrer sur tout ou partie d’une installation industrielle.
Il impose d’étudier les risques naturels et les risques technologiques comme un ensemble, afin de prévenir le déclenchement des seconds en conséquence des premiers. Les exemples de risque NaTech ne manquent pas : citons, notamment, l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, causé par un tremblement de terre ayant entraîné un tsunami qui a déferlé sur les côtes du Japon. Ou encore, l’accident de l’usine Arkema près de Houston (États-Unis) en 2017, dans une zone inondée après des pluies diluviennes.


Selon la base de données ARIA, les accidents NaTech représentent 2% des accidents industriels. Cependant, leur nombre a tendance à augmenter ces dernières années en raison de phénomènes naturels plus fréquents avec le changement climatique. C’est pourquoi ils font l’objet d’une attention croissante de la part des autorités.

2%

C’est quoi, vivre avec le risque ?

Que ce soit en raison des événements naturels ou technologiques, voire les deux, vivre avec le risque impose tout d’abord de connaître le fonctionnement des différents dispositifs d’alerte déployés en France. Le principal ? FR-Alert.
Son fonctionnement est simple : en cas d’événement, vous recevrez une notification prioritaire sur votre smartphone. Celle-ci (qui ne s’affichera pas si votre téléphone est éteint ou en mode avion) comprendra diverses informations sur la nature du risque, l’autorité qui diffuse l’alerte, la zone géographique concernée, l’attitude à adopter – se cacher, s’abriter, quitter la zone, par exemple. Et vous recevrez une nouvelle notification lors de la fin de l’événement.
En complément de FR-Alert, le Système d’alerte et d’information des populations (SAIP) est toujours en fonctionnement en France. Il comprend plus de 2 000 sirènes, raccordées à un logiciel de déclenchement à distance : ces sirènes sonnent en cas de catastrophe naturelle et/ou technologique, avec un son distinct et aisément reconnaissable. Elles sont d’ailleurs testées les premiers mercredis de chaque mois, partout sur tout le territoire.
Dans le cadre d’une alerte diffusée grâce au SAIP, la préfecture peut aussi décider de mobiliser les télévisions et radios, ainsi que les comptes institutionnels sur les réseaux sociaux. Ces médias devront assurer la diffusion des messages d’urgence.

Prévention du risque : des responsabilités partagées

En France, la culture du risque est une responsabilité partagée. En effet, la connaissance des aléas, l’un des piliers pour développer la culture du risque, est du ressort de l’État en premier lieu. Il doit en effet donner aux scientifiques et techniciens les moyens de collecter l’information et d’assurer sa transmission, par exemple en assurant une cartographie des aléas.
La surveillance des événements potentiellement dangereux est, pour sa part, confiée aux services météorologiques, aidés par de nombreux services départementaux, régionaux ou nationaux (comme les différents Services de Prévision de crues). Leur rôle ? Anticiper un événement majeur, pour informer et alerter, dans les plus brefs délais, la population, et de préparer la gestion de crise.
Par ailleurs, l’information préventive – qui doit permettre de développer la culture du risque – est de la responsabilité des mairies, lesquelles doivent communiquer à toute personne en train de s’installer sur leur territoire les risques liés à ce dernier. Elles doivent aussi maîtriser l’urbanisme pour éviter les installations de biens en zone dangereuse, et mettre en œuvre différents outils pour entretenir la mémoire du risque, afin :
– Tout d’abord, de faire en sorte que ces moments difficiles ne soient pas oubliés par les populations civiles, et qu’elles soient connues des touristes ;
– D’aider la population à adopter des comportements adaptés, capables de réduire le risque au quotidien.


BON À SAVOIR

La responsabilité administrative de la commune peut être engagée

en cas d’inondation ou de submersion marine. Ce n’est pas systématique : pour cela, un tribunal doit estimer que la mairie n’a pas effectué les actions appropriées pour réduire ces risques.


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