Un contexte de polycrise
Selon de nombreux spécialistes, les risques de destruction d’édifices, accompagnés des besoins en reconstruction, n’avaient plus été aussi nombreux depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Et pour cause : notre époque semble devoir être celle de la « polycrise », tant se télescopent les causes liées à l’activité humaine, et plus particulièrement au contexte politique et au changement climatique.
Ainsi, les exemples de crises ne manquent pas :
– La guerre en Ukraine a vu la destruction de centaines de sites patrimoniaux, d’équipements publics (on estime que plus de 92 milliards de dollars d’infrastructures ont été détruits !) et de domiciles de particuliers ;
– La crise climatique voit se multiplier les catastrophes naturelles, comme les inondations et les incendies – certaines zones d’habitation ne sont d’ailleurs plus prises en charge par les assureurs en raison du risque de feux de forêt !
L’urgence avant la reconstruction
Or, le défi de la reconstruction se heurte en premier lieu à une réalité : celle de la gestion de l’urgence. Ainsi, doivent d’abord intervenir les services en charge des secours et de l’aide aux personnes, puis ceux en mesure de sécuriser les zones sinistrées. Il faut, également, gérer la question des hébergements d’urgence.
Sans oublier les expertises menées par les assureurs, pour déterminer les responsabilités des uns et des autres, ainsi que le montant des indemnisations proposées. Et le recensement des dégâts par les services communaux, dans le cadre d’une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, qui doit permettre d’accélérer la prise en charge des travaux de reconstruction par les assurances.
Reconstruire en mieux : l’approche BBB
La reconstruction après une catastrophe naturelle impose de ne pas reconstruire à l’identique. En effet, si la construction initiale n’a pas résisté, par exemple, à un tremblement de terre, la suivante n’a aucune raison d’y parvenir si elle reprend l’ensemble des caractéristiques !
Ainsi, l’approche « reconstruire en mieux » (BBB, Build Back Better) permet de réduire la vulnérabilité à des catastrophes futures et à renforcer leur résilience contre les chocs matériels, sociaux, environnementaux et économiques. Cette approche vise ainsi à réduire les risques, immédiats comme futurs. Elle concerne ainsi de nombreux secteurs, comme :
– Les communications ;
– L’éducation ;
– L’énergie ;
– La santé ;
– Le logement ;
– Les transports ;
– L’eau et l’assainissement ;
– L’agriculture, le commerce, l’emploi, l’industrie, les services publics…