Risque sécheresse : les causes générales
La sécheresse – que l’on peut définir comme un épisode de déficit en eau de plus ou moins longue durée, affectant les sols, la faune, la flore et les activités humaines – peut avoir plusieurs causes :
– Un déficit de précipitations, en hiver notamment, c’est-à-dire pendant la période de l’année durant laquelle les nappes phréatiques se rechargent en eau ;
– Une surexploitation des ressources, mettant en cause, à grande échelle comme localement, la politique de gestion de l’eau et/ou la récurrence des épisodes de canicules.
Or, la France ne devait pas être concernée, tous les ans, par ce risque : le pays compte en effet plus de 2 000 milliards de m3 d’eau souterraine, un réseau de nappes phréatiques enrichit par 175 milliards de m3 d’eau de pluie.
Selon Météo France, le risque sécheresse en France va croissant. Entre 1990 et 2010, la surface affectée par ce type d’épisodes est passée de 5 à 15 %. Et ce n’est pas terminé : à l’horizon 2046-2065 et en se basant sur un scénario d’émissions de gaz à effet de serre médian, on prévoit une baisse des débits annuels moyens des cours d’eau de 10 à 40 %. La recharge des nappes phréatiques pourrait pour sa part diminuer de 10 à 25 %.
Une conséquence du réchauffement climatique
La cause de ces épisodes de sécheresse relève de l’évidence : le changement climatique. Avec une hausse de la température moyenne de la planète de 3 °C – une trajectoire qui semblait impensable voilà quelques années mais qui l’est bien moins aujourd’hui –, les sécheresses seront deux fois plus fréquentes partout dans le monde, avec des conséquences plus graves dans les régions méditerranéenne et atlantique.
Une augmentation globale du risque
Si le risque sécheresse inquiète tant les scientifiques, c’est que ses conséquences, au-delà des questions économiques (l’UE estime ainsi à 40 milliards d’euros par an les pertes en valeur absolue, liées aux sécheresses en Europe), peuvent être dramatiques. Ainsi, il va, de plus en plus, impacter les infrastructures de transport, l’agriculture, la sylviculture, l’eau ainsi que la biodiversité. Concrètement, la sécheresse va abaisser les niveaux d’eau dans les rivières et les eaux souterraines, retarder la croissance des cultures, permettre à des nuisibles de se développer…
Sans oublier une augmentation du risque d’incendie. En effet, à mesure que les sécheresses se font plus fréquentes et plus importantes, la durée et la gravité de la saison des incendies augmente et la zone exposée aux risques d’incendie s’élargit. Ainsi, certaines régions qui ne sont traditionnellement pas exposées aux incendies pourraient devenir des zones à risque, en France comme dans le reste de l’Europe.