Le nuage radioactif
En cas d’accident dans une centrale nucléaire, le premier danger serait… la présence d’un nuage radioactif. Son déplacement va dépendre des vents dominants : il pourrait donc rapidement atteindre des zones habitées.
En cas de nuage radioactif, deux « options » sont sur la table :
– Soit le temps est sec et les particules radioactives vont, petit à petit, former une poussière au sol, incapable d’adhérer aux objets et facilement nettoyable ;
– Soit il pleut, et les particules radioactives vont s’imprégner dans la terre et la végétation.
Fort logiquement, plus l’on se trouve proche de la centrale accidentée, plus le nuage radioactif est dangereux. Inversement, plus on s’éloigne, plus les particules radioactives vont se disperser et devenir résiduelles.
Si la France compte 18 centrales, ce sont au total 56 réacteurs nucléaires qui sont actuellement en service. Ils représentent une puissance de près de 380 tWh. Plus de 80% de la production nationale d’électricité nucléaire est assurée par quatre régions : l’Auvergne-Rhône-Alpes (22,4 %), le Grand Est (21,8 %), le Centre val-de-Loire (19,2 %) et la Normandie (17,6 %).
La contamination par irradiation
L’autre danger d’un accident nucléaire, c’est l’irradiation. Elle peut être :
– Externe. Dans ce cas, elle est due à une exposition de la peau, d’une plaie ou des muqueuses à une source radioactive.
– Interne. La contamination est alors due à une ingestion ou à la respiration de produits contaminés par la radioactivité.
Les conséquences pour la santé varient : des doses faibles pendant une courte durée n’ont aucun effet clinique observable, tandis que des doses importantes entraînent une mort en moins de 24 heures.
Accident nucléaire en France : quelles mesures sont prévues ?
Dans un pays aussi nucléarisé que la France, et même s’il ne s’est encore produit aucun accident à ce jour, les gouvernements successifs ont prévu différents scénarios de crise. En cas d’urgence, l’organisation immédiate est alors de la responsabilité du préfet du département, conseillé par des experts de l’ASN, du CEA, de l’IRSN, de l’AIEA et de Météo-France. Est alors appliqué, un « Plan de Secours », dans un rayon de 10 km autour de la centrale concernée.
Notons que pour les particuliers, il n’existe aucune obligation de se préparer à un accident nucléaire, même si certaines recommandations existent (prévoir de l’eau en bouteille pour ne pas consommer une eau du robinet contaminée, une radio à piles pour obtenir des informations fiables et de quoi se nourrir pendant quelques jours…). Les personnes qui vivent à proximité d’un ou plusieurs réacteurs peuvent cependant avoir à participer, régulièrement, à des exercices d’évacuation, dans le cadre du Plan de Secours.
On estime qu’un accident nucléaire majeur en France coûterait l’équivalent de 20% du PIB annuel en valeur. Cela représente 10 ans de croissance économique hors contexte de crise !